Plus qu’une simple représentation
Appelée “prise de connaissance”, “acculturation” ou encore “étude de l’existant”, tout commence par la collecte d’informations. Observer les usages actuels, questionner les travaux passés, connaître la vision et les projets à venir, etc. sont autant d’informations à emmagasiner pour comprendre le projet à un instant “t”. Le but est d’étudier tout ce qui touche au sujet, de près ou de moins. En un mot : soyez curieux de tout !
Puis, les données sont triées et transformées pour être diffusables à tous. La cartographie de l’écosystème est le média idéal pour concaténer les informations collectées et commencer à interpréter le réel. Car oui, il s’agit d’un premier document de travail.Le but étant de dépasser le statut de simple illustration.
Dans l’exemple ci-dessous, réalisé pour le Stade Toulousain Association, nous avons identifié les flux de données et les outils à disposition des différents acteurs pour mettre en lumière le côté atomique des échanges de données. Cela a permis de mettre en avant la pluridisciplinarité, les connexions des intervenants et la communication comme des éléments centraux pour le futur service.
Vers une pensée systémique et holistique
Décrire toutes les entités, les flux, les enjeux et les relations qui caractérisent l’écosystème environnant peut s’avérer illusoire dans un premier temps : manque de temps, de connaissance, d’intérêt…. Certes, la cartographie est le point de départ qui peut évoluer pour tendre vers une visualisation plus complète. Dans ce sens, il est nécessaire de prendre de la hauteur pour comprendre les mécanismes et les enjeux qui se jouent, même s’ils ne sont pas exprimés dans la représentation visuelle. Cependant, nous ne nous contentons pas d’une représentation simple de la réalité. Pour rappel, l’approche systémique représente la manière d’étudier un phénomène pour comprendre la globalité d’un système, en considérant les composantes et leurs relations. Une pratique holistique signifie qu’on considère l’utilisateur dans son ensemble. Bien que ces 2 paramètres soient pris en compte, ils ne sont pas toujours observables sur le document visuel.
Construire un référentiel commun
La production de cartographies de l’écosystème a un double avantage :
- Facilite l’appropriation du sujet par le designer
- Permet le partage d’une représentation commune et partagée avec le client.
Souvent les collaborateurs au sein d’un même projet, d’une même entreprise disposent d’une vue morcellaire, avec des connaissances et des représentations spécifiques en lien avec leur expertise. C’est pour cela, qu’en plus des échanges, il est important de lire, de faire des recherches, de collecter des données tangibles. Le designer est le réceptacle de ces connaissances et de ces représentations, qu’il doit traduire visuellement. Cela permet d’éviter de nombreux malentendus au moment de la conception. Ainsi, moins le client est familiarisé avec les démarches de design numérique, plus cette phase est nécessaire car elle va également permettre de créer un référentiel commun. Ce livrable fait partie intégrante de la rencontre entre 2 cultures différentes : celle du designer et celle du client.
Produire des cartographies de l’écosystème sur-mesure
Vouloir concentrer toutes les informations au sein d’une même cartographie peut être une fausse bonne idée. Il peut être préférable de focaliser les sujets sur différents supports. Ce fut le cas pour nos travaux lors de la refonte du site internet du CHU de Toulouse. Aussi complexe qu’on peut l’imaginer, un Centre Hospitalier Universitaire dispose d’un écosystème numérique dense, composé de 3 niveaux :
- Le niveau interne, propre à son organisation et à sa gestion. Il représente les sites ou réseaux gérés par un service du CHU de Toulouse.
- Le niveau externe avec un ensemble de sites et de réseaux non-gérés par le CHU, mais dont le CHU ou une personne du personnel est membre.
- Le niveau externe représentant les partenaires.
Dans la phase de l’étude de l’existant, 2 cartographies de l’écosystème sont créées afin de séparer les notions “gérer par le CHU” versus « collaborer avec le CHU”. Dans la seconde représentation, la notion de missions du CHU est ajoutée (offre de soins, associations, recherche ou enseignement).
Conclusion
Sur-mesure pour chaque sujet, la cartographie est un instrument visuel, utile pour matérialiser et structurer les informations collectées pendant la recherche. Tous les acteurs du projet partagent ainsi une vision commune de l’état actuel de l’écosystème. Cela permet de comprendre les particularités et les contraintes afin de mieux concevoir le produit ou le service ciblé.
©Illustration Yuliia Dobrokhod sur Dribbble.
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